Collège clinique de Clermont / Collège international de philosophe / Ecole normale supérieure / UMR 8230 du CNRS (Centre Jean Pépin).
Collège clinique de Clermont / Collège international de philosophe / Ecole normale supérieure / UMR 8230 du CNRS (Centre Jean Pépin).
Carnyx à tête de sanglier
Clément,
voici une carnyx : longue trompe en bronze ou alliage cuivré, avec tête folle de sanglier.
Les machoires et les oreilles figurent aussi une fleur épanouie : en l'occurrence, une fleur animale.
Dans l'art celte, me frappe de plus en plus son mode exceptionnel d'opérer des synthèses, donc des emblèmes parfaits, entres les 4 règnes de vie : végétal, animal, humain, divin.
Les arts héllénistiques et romains (déjà académiques) me paraissent très en dessous. En Méditerranée, seul l'art grec archaïque me parait à cette hauteur-là.
Si tu veux, on en reparle plus tard. Je comprends de plus en plus à quel point la culture celte était haute, je crois au même niveau que la Grèce homérique.
Quand on gratte un peu dans les données de l'histoire ou de l'archéologie, ce trait se confirme en crescendo, sans doute possible.
On sait bien que les Gaulois ont pris Delphes (au - V° s.), comme plusieurs fois Rome, mais on se figure encore des sauvages chevelus.
En réalité, les connexions entre Celtes et Grecs sont constantes depuis l'ère homérique, et bien sûr dans les deux sens : les Celtes ont autant influencé les Grecs que l'inverse.
Des traités avec Philippe de Macédoine et Alexandre le Grand sont attestés. Il se peut même que des Celtes aient participé aux expéditions en Orient.
Plus tard, les Arvernes s'allient contre Rome avec Carthage (Hasdrubal, Annibal). Et bien sûr, Rome ne le leur a pas pardonné.
Une fois Carthage tombée, le monde celte est pour Rome la principale menace, surtout au temps de l'empire arverne (III°-I° siècle avant JC).
De là bien sûr, la Guerre des Gaules, et la prodigieuse carrière de César.
De là aussi la destruction violente et systématique par Rome des monuments de cette culture celte, la romanisation forcée, les massacres de masse, les déportations en esclavage.
Sous l'apparente continuité de l'empire romain, les révoltes en Gaule sont permanentes du Ier au III° siècle après JC : de là, d'innombrables expéditions punitives.
Après le III° siècle (guerres civiles et sociales, premières invasions), Rome est tellement affaiblie qu'un part de l'Empire est confié directement à la Gaule jusqu'au V° siècle.
C'est l'origine de la France actuelle.
Quand s'effondre l'Empire sur lui-même de 400 à 475, la Gaule se détache définitivement.
Alors une poignée de mercenaires parvenus, les Francs, hérite des oripeaux romains. Avant d'être roi des Francs, Clovis portait le titre de consul romain.
A bientôt Clément
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Furia gallica
Une bonne image de la "furia gallica", si commentée par les romains, puis par les italiens, sous le nom de "furia francese".
On doit la lire comme un enthousiasme collectif, et pas seulement à la guerre.
Aussi dans la religion et ses rites, les arts musicaux et plastiques, la poésie, la rhétorique, la médecine, etc.
Ce type de détail montre très bien le chamanisme omniprésent dans la culture celte.
Les cultures grecques, romaines, juives, égyptiennes étaient depuis longtemps académisées, c'est-à-dire muséifiés : elles collectionnaient déjà des stéréotypes, plus ou moins morts, puis de pales allégories.
Par contre l'art celte est toujours totalement exact, et donc percutant : sur chaque symbole, aussi concret ou incarné que spéculatif et abstrait.
Tout cet art est un monde de symboles en vie immédiate.
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